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Le Gri-Gri International

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Dossier gaz sarin en Syrie - Par Christian d'Alayer

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Syrie : une étrange affaire 

Des révélations tombent aujourd'hui sur l'attaque au gaz sarin en Syrie qui faillit pousser la France à envoyer ses avions bombarder les forces d'Assad. Comme personne ne vous en parle, voici un dossier qui vous permet, au moins, d'être "interpellé"  Sachant que nous gouvernants nous mentent sur à peu près tout, ce dossier me paraît important. Souvenez vous à cet égard des "armes de dissuasion massive" soi-disant détenues par Saddam Hussein... 

 

Boulevard Voltaire (extrême droite française)
(6 février 2014)
Il est des scènes devenues si rares qu’on avait fini par croire qu’on ne les reverrait plus jamais.
En janvier dernier, un rapportrendu par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), sous la direction de l’ex-inspecteur des Nations unies Richard Lloyd, concluait que, selon toute vraisemblance, les attaques au gaz sarin sur la population syrienne du mois d’août dernier, contrairement à la version officielle (formule qui fait florès par les temps qui courent), ne pouvaient pas avoir été le fait des forces de Bachar-el-Assad. Le rapport se fondait sur des calculs très précis de balistique à partir des photos et des débris des roquettes utilisées, comparés à la disposition des forces sur le terrain. Une conclusion qui rejoignait la thèse du grand journaliste américain Seymour Hersh (prix Pulitzer 1970), celle-ci fondée sur les confidences, ou plutôt les aveux glanés auprès des services secrets de divers pays et publiée au Royaume-Uni un mois auparavant dans la London Review of Books.
Bien entendu, et comment s’en étonner, la presse française n’en a pas dit un seul mot… Ne parlons même pas des journaux télévisés.
Le 4 février dernier, l’ESSEC avait invité Laurent Fabius pour parler de la situation en Syrie lorsqu’un jeune homme se présentant comme journaliste fit allusion audit rapport et osa poser « la question qui tue » : « Monsieur Fabius, devant cette assemblée, pouvez-vous reconnaître que vous vous êtes trompé et présenter vos excuses ? » Stupeur et murmures puis, en guise de réponse, petit sourire en coin, gros mensonge et langue de bois, sauce Quai d’Orsay, s’il vous plaît. [Regardez la vidéo !]
Ce héros, car il faut bien le qualifier ainsi, s’appelle Jonathan Moadab. Avec six copains, il a fondé la toute récente Agence Info Libre déjà bien connue des internautes pour sa couverture des manifestations autour de l’affaire Dieudonné, Jour de colère et la Manif pour tous. Sa question était d’autant plus courageuse qu’en septembre 2012, il avait été victime d’un attentat à la voiture piégée, attentat revendiqué par la Ligue de défense juive suite à son interview de Christophe Oberlin, professeur de médecine à Paris VII, connu pour ses missions humanitaires dans la bande de Gaza.
Jonathan Moadab, qui lui-même est d’origine juive, est le prototype de cette jeune génération de journalistes indépendants, née de l’Internet, et dans les rangs de laquelle il convient aussi de nommer le Cercle des Volontaires et la toute jeune TV Libertés qui produit un journal quotidien tous les soirs à 19 h.
Ces jeunes gens de tous bords et de toutes origines sont en train de sauver l’honneur d’une profession gangrenée par la peur et le conflit d’intérêts. Ils méritent encouragements et forcent le respect. Chapeau !

valeurs actu 26 aout 2013

 

Par Francetv info avec AFP
Mis à jour le 16/09/2013 | 21:47 , publié le 16/09/2013 | 16:01
 

Le rapport de l'ONU tant attendu sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie fait état, lundi 16 septembre, de "preuves flagrantes et convaincantes" d'utilisation de gaz neurotoxique sarin lors de l'attaque du 21 août près de Damas.
La première page de ce rapport, remis dimanche au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et qui doit être présenté lundi au Conseil de sécurité, ajoute que des armes chimiques ont été utilisées "sur une échelle relativement grande" au cours du conflit syrien.
Les armes identifiées, pas les coupables
Le document précise que l'attaque, qui a fait 1 400 morts selon les Etats-Unis, a été menée à l'aide de "roquettes sol-sol contenant du gaz sarin". Sans surprise, il ne désigne pas directement les responsables de ce massacre. Le mandat des enquêteurs ne prévoyait pas qu'ils puissent se prononcer sur ce point.
Les pays occidentaux accusent le régime syrien d'avoir mené l'attaque. Mais la Russie, alliée de Damas, estime que ce sont les rebelles qui ont fomenté des attaques chimiques pour faire accuser le régime et provoquer une frappe militaire occidentale.
Washington, Londres et Paris entendent néanmoins se servir du rapport des enquêteurs de l'ONU pour maintenir la pression sur le régime de Bachar Al-Assad, afin qu'il respecte à la lettre ses engagements de démanteler son arsenal chimique 

 

syrie-map1

 

Wikipédia : Les interprétations 

Un rapport d'experts de l'ONU indique que les munitions chimiques tirées le 21 août l'ont été « depuis des positions tenues par le gouvernement et en direction de zones tenues par l'opposition »[26].
D'après l'universitaire Thomas Pierret : « L'argumentaire des pro-Assad fut mis à mal dès le 27 août à la suite de la mise en ligne d'images qui, en dépit de leur importance capitale, n'ont guère retenu l'attention des médias occidentaux. Ces images, diffusées sur la blogosphère anglophone par Brown Moses, montrent des bérets rouges de la Garde Républicaine d'Assad procédant au tir de l'une desdites roquettes « artisanales » au moyen d’un lanceur iranien de type Falaq-2. [...] Combinée au rapport de l'ONU, les images évoquées ici ne laissent donc aucune espèce de doute quant à la culpabilité du régime de Bachar al-Assad dans l'attaque chimique la plus meurtrière depuis la tragédie de Halabja en 1988 »[27]. Sur la responsabilité des attaques, les pays occidentaux affirment sans réserves la responsabilité du régime de Damas dans cette attaque présumée à l'arme chimique, de même que Human Rights Watch[28].
Cependant, le 18 septembre 2013, la Russie annonce avoir reçu des éléments de la part du régime syrien prouvant que ce sont les rebelles qui ont fait usage d'armes chimiques : d'après le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, « on ne peut considérer les conclusions auxquelles sont parvenues les inspecteurs de l'ONU que comme des conclusions politisées, de parti pris et unilatérales »[29]. Quant à Vladimir Poutine, il attribue la responsabilité de l'attaque aux rebelles dans une tribune publiée dans le New York Times[30]. Pierre Piccinin da Prata, enlevé en Syrie et libéré le 8 septembre, a de son côté affirmé que le gaz sarin n'avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad, une déclaration accueillie avec prudence par le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, et nuancée par son compagnon d'infortune, le reporter italien Domenico Quirico[28] qui écrit : « C'est une folie de dire que je sais qu'Assad n'a pas utilisé de gaz »[31].
Bachar el-Assad nie être responsable de l'attaque et affirme : « il n'y a pas de preuve que j'ai utilisé des armes chimiques contre mon peuple ». Il juge par ailleurs l'accusation incohérente : « Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive : est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes, comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés ? Où est la logique ? ». D'après le quotidien allemand Bild citant une source du Service fédéral de renseignement allemand, le président syrien n'aurait jamais approuvé personnellement l'attaque. De hauts gradés de l'armée syrienne « réclament régulièrement depuis environ quatre mois des attaques chimiques au palais présidentiel à Damas (mais) ces demandes ont été toujours refusées, et l'attaque du 21 août n'a vraisemblablement pas été approuvée personnellement par Bachar al-Assad »[32]. Ces révélations viennent conforter les révélations de Foreign Policy selon lesquelles, de source américaine, « dans les heures qui ont suivi l’horrible attaque à l’est de Damas, un responsable du ministère de la Défense syrien a échangé un coup de téléphone paniqué avec un dirigeant d’une unité qui s’occupe des armes chimiques, lui demandant des réponses autour d’une attaque au gaz neurotoxique qui a fait plus de 1.000 victimes »[33].
Revenant sur un document des services de renseignement français présenté le 2 septembre 2013 par Jean-Marc Ayrault comme apportant la preuve d'une attaque « massive et coordonnée » de la part du pouvoir syrien, Bernard Squarcini, ancien directeur central du renseignement intérieur, souligne ses points faibles et « combien cette note de notes n’est pas conclusive et certainement pas suffisante pour fonder, de manière imparable, la nécessité de déclencher des bombardements de représailles »[34]. 

 

Carte des attaques chimiques dans le secteur de Damas le 21 août 2013. (source : Maison-Blanche, département d'État). 

En décembre 2013, le journaliste d'investigation Seymour Hersh révèle que l'administration américaine, afin de mieux soutenir les accusations contre le régime de Bachar el-Assad, aurait volontairement dissimulé lors de ces événements que le groupe djihadiste Front al-Nosra disposait de gaz sarin[35]. D'après le journaliste, Barack Obama aurait également accusé le régime en s'appuyant non sur des communications interceptées au moment de l'attaque, mais sur des interceptions réalisées en décembre 2012 et analysées a posteriori. La direction du renseignement national dément ces affirmations[36].
Selon une étude de Theodore Postol, chercheur au MIT, la Syrie ne peut être tenue responsable du massacre[37], lequel pourrait donc avoir été orchestré par des opposants au régime. 

 

Revue de presse
Institut de relations internationales et stratégiques

(IRIS, France, association reconnue d'utilité publique)

«Rien ne dit que le rapport des Russes sur le gaz sarin des rebelles serait faux»

Interview de Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, par Jean-Baptiste Letondeur (RFI.fr, 10 juillet 2013)

Les Russes disent avoir la preuve que les rebelles syriens ont fait usage de gaz sarin le 19 mars dernier près d’Alep. Faut-il y croire ?

Il n’y a pas de raison, a priori, de mettre en doute ce rapport plus que les rapports qui ont été fournis par la France et par les Etats-Unis précédemment.

Nous sommes dans une situation où, évidemment, il faut prendre ce type d’informations avec précaution. Mais de mon point de vue, il n’y a aucune raison, a priori, de mettre en doute le document d’environ 80 pages qui a été remis au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon par la Russie.

Moscou a effectivement étayé son argumentation dans un rapport de 80 pages. Les Russes disent avoir envoyé des experts sur place en Syrie. Tout cela est-il crédible ?

C’est crédible mais ça demande bien évidemment à être prouvé. Nous sommes dans une situation militaire où les insurgés n’arrivent pas à reprendre l’offensive pour une série de raisons. Nous sommes dans une situation politique où les espoirs fondés dans la perspective de l’organisation d'une conférence dite « Genève 2 » ne se sont pas encore, à ce jour, concrétisés. 

Donc, nous sommes dans une période de profonde instabilité, où chacun des camps en présence use de ce que l’on appelle la guerre psychologique. Alors bien sûr, il faut prendre ces informations avec précaution. Mais encore une fois, je ne vois pas pourquoi, a priori, le rapport fourni par les Russes serait faux, serait truffé de mensonges. Il faut prendre le temps de les analyser. 

Pour l'instant, les Nations unies n’ont pas eu le temps de le faire. Ils veulent prendre leur temps, ce que je considère légitime. Le document doit aussi être transmis aux Français notamment, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Ces trois pays pourront examiner en détail la teneur du rapport fourni par les autorités russes.

De quelle manière les rebelles syriens auraient-ils pu se procurer du gaz sarin ?

Là encore, je reste prudent, mais à mon avis, la principale hypothèse, c’est qu’au cours des combats - et notamment au cours de l’automne dernier -, alors qu’on constatait une avancée de l'offensive des rebelles sur un certain nombre de fronts locaux, ces deniers ont parfaitement pu avoir accès à des installations de fabrication de produits chimiques, et notamment de gaz sarin. Ils ont pu s’en emparer. C’est probablement l’explication la plus plausible, si elle est confirmée encore une fois.

Ces révélations russes interviennent quelques semaines après celle d’une équipe de journalistes français, revenus de Syrie avec des échantillons suspects qui avaient été analysés à Paris par un laboratoire dépendant du ministère de la Défense. Conclusion sans appel de la France : du gaz sarin avait bien été utilisé par l’armée syrienne. On se souvient que les Occidentaux, à commencer par les Etats-Unis, avaient parlé d’une « ligne rouge ». Pourquoi observent-ils aujourd’hui la plus grande prudence ?

Pour des raisons strictement politiques. Le président Obama avait effectivement évoqué une ligne rouge à ne pas franchir. Il avait dit que dans l’hypothèse - confirmée - où l’armée syrienne aurait utilisé des produits, des substances chimiques, voire bactériologiques, alors il aurait effectivement été concevable d’organiser une riposte armée, c'est-à-dire une intervention directe. Mais on comprend bien que sa parole a peut-être été plus rapide que sa pensée. Chacun comprend aujourd’hui que les Etats-Unis font tout pour éviter d’intervenir directement en Syrie d’un point de vue militaire.

Avec quelle légitimité le feraient-ils ? Nous savons très bien qu’au vu des rapports de force au sein du Conseil de sécurité de l’ONU - c’est l’éternel problème depuis le début de la crise syrienne –, s’il y avait soumission d’un vote dans la perspective d’une intervention militaire, dans la perspective de l’instauration d’une no fly zone au-dessus de la Syrie, il faudrait l’accord des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

Et nous savons fort bien, car ça s’est déjà produit à trois reprises, que ni les Russes ni les Chinois n’accepteront une telle perspective, un tel vote. Ils poseront leur veto. Donc, les Etats-Unis comme les autres membres du Conseil, et plus largement comme une partie de la communauté internationale, sont bloqués pour des raisons strictement politiques. En plus, une intervention militaire en Syrie est extrêmement compliquée d’un point de vue logistique. Mais l’essentiel, c’est le raisonnement politique.
Les révélations russes ne sont-elles pas, aujourd'hui, un moyen de dire que maintenant, le gaz sarin est entre toutes les mains, et que par conséquent toute intervention militaire serait difficile et sans doute même extrêmement périlleuse ?

Bien évidemment ! C’est probablement pourquoi les Russes recherchent la preuve d’une utilisation de gaz sarin par les rebelles. Ça leur permet de faire valoir un argument supplémentaire de leur volonté affirmée de trouver une solution politique. Depuis les débuts de la crise, les Russes ne cessent d’expliquer qu’il n’y aura pas de solution militaire. Sur ce point précis, je pense qu’ils ont parfaitement raison.

C’est pourquoi M. Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, et son homologue états-unien M. Kerry, avaient lancé la perspective d’une conférence politique à Genève, il y a déjà près de deux mois. Malheureusement, celle-ci est extrêmement compliquée à mettre en œuvre, parce qu’il y a des oppositions diverses.

On sait qu’une partie des pays arabes n'y sont pas très favorables. Je pense particulièrement aux Saoudiens et au Qatar. Deuxièmement, on sait que l’opposition syrienne, le camp des rebelles, autrement dit la Coalition nationale syrienne, est profondément divisée. On l'a encore vu au cours de ces derniers jours, avec certes la nomination d’un nouveau président, mais la démission de son Premier ministre temporaire.

Tout cela prouve que les insurgés sont dans l’incapacité de s’unir politiquement, ce qui rend très compliquée la mise en œuvre d’une solution politique et diplomatique. Mais je pense qu’il faut inlassablement remettre ce projet sur la table, parce que chacun comprend qu’il n’y aura pas de solution militaire. Il faut concentrer toutes ces énergies diplomatiques pour qu’enfin, Genève 2 puisse se réunir et puisse commencer à débloquer une situation.

 

Global Relay Network (info alternative)

Une étude de l’attaque chimique de la Ghouta en Syrie défie la version occidentale

By willsummer on janvier 19, 2014

Un expert en armement de l’ONU recueillant des échantillons le 29 août, sur le site de l’attaque chimique de la Ghouta, à l’est de Damas – Photo AFP/Ammar al-Arbini
RT, le 16 janvier 2014
Un nouveau rapport du MIT (Massachusetts Institute of Technology) défie l’affirmation états-unienne (et française, ndt) selon laquelle ce sont les forces d’Assad qui ont utilisé des armes chimiques en août dernier, soulignant que la portée de la roquette improvisée était beaucoup trop courte pour avoir été lancée depuis des zones contrôlées par le gouvernement.
Dans le rapport intitulé "Possible Implications of Faulty US Technical Intelligence" (Implications Possibles De Renseignements US Erronés, ndt), Richard Lloyd, un ancien inspecteur des armements de l’ONU, et Theodore Postol, un professeur du MIT, ont examiné la conception de la roquette et calculé les trajectoires possibles sur la base du chargement de l’engin.
Les auteurs ont conclu que le gaz sarin "ne pouvait tout simplement pas avoir été tiré vers la Ghouta orientale depuis le ‘cœur’, ou le bord oriental de la zone contrôlée par le gouvernement syrien montrée sur la carte des renseignements publiée par la Maison Blanche le 30 août 2013."
Se reposant sur des calculs mathématiques, Lloyd et Postol estiment que la roquette, disposant de telles facultés aérodynamiques, ne pouvait pas voler plus de deux kilomètres. Afin d’illustrer leur conclusion, les auteurs intègrent la carte originale de la Maison Blanche qui dépeignait les zones contrôlées par Assad et celles contrôlées par l’opposition. Sur la base de la portée de tir et de la situation des troupes le 21 août, les auteurs parviennent à la conclusion que toutes les zones à l’intérieur de ce rayon de 2 kilomètres étaient aux mains des rebelles.

Carte publiée par la Maison Blanche le 30 août, montrant les zones contrôles par les forces d’Assad et les forces rebelles au moment de l’attaque du 21 août
"Ces renseignements erronés auraient pu mener à une action militaire US injustifiée basée sur de faux renseignements. Une constatation du fait que l’armement était de si courte portée aurait mené à une évaluation complètement différente de la situation depuis les informations collectées", affirme le rapport.
Les auteurs mettent l’accent sur le fait que l’estimation indépendante par l’ONU de la portée de la munition chimique est en "accord complet" avec leurs travaux.
Le rapport poursuit en remettant en cause les points clés de l’attaque chimique que le ministre de la défense US a présentés au peuple états-unien le 30 août et au Comité des Relations Internationales le 3 septembre dans un effort pour obtenir une attaque militaire contre la Syrie.
"Mon opinion quand j’ai commencé ce processus était que cela ne pouvait être que le gouvernement syrien derrière l’attaque. Mais maintenant je ne suis plus sûr de rien. Le discours de l’administration n’était même pas proche de la réalité. Nos renseignements ne peuvent absolument pas être corrects," a dit Postol à McClatchy publication (entreprise de presse US rassemblant 30 journaux quotidiens, ndt).

Diagramme de la roquette improvisée ayant servi à l’attaque de la Ghouta du 21 août, d’après le rapport de l’ONU du 18 septembre
"Les rebelles syriens ont à coup sûr la capacité de fabriquer ces armes," a-t-il dit. "Je pense qu’ils en sont plus capables que le gouvernement syrien."
Pourquoi le genre particulier de roquette qui a été utilisée lors de l’attaque n’a pas été déclaré par le gouvernement syrien comme faisant partie de son arsenal lorsqu’il accepta de détruire ses armements chimiques et leurs modes de livraison demeure également un mystère. Les inspecteurs de l’OIAC (Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques) chargés de l’application de cet accord n’ont pas non plus trouvé une roquette semblable en la possession des forces gouvernementales.
La Syrie a accepté la destruction de ses armements chimiques par le biais d’un accord conclu entre la Russie et les USA après une attaque au gaz sarin le 21 aout. Les nations occidentales ont accusé les forces du Président Bachar al-Assad de l’attaque mortelle, tandis que Damas en accusait les rebelles. La mission de collecte d’informations de l’ONU n’avait pas de mandat pour découvrir qui avait perpétré cette attaque.
Selon le plan soutenu par l’ONU, toutes les 1290 tonnes d’agents toxiques déclarés par le pays devraient être détruits d’ici le 30 juin. Pour commencer, le premier lot des matériaux les plus dangereux devait être sorti de Syrie le 31 décembre.
Toutefois, la date prévue fut manquée à cause de la guerre encore en cours en Syrie et de questions techniques. Ce n’est que le 7 janvier que des "matériaux chimiques prioritaires" ont quitté le port syrien de Lataqquié sur un navire danois pour les eaux internationales.
Source: http://rt.com/news/study-challenges-syria-chemical-attack-681/ 

 

Le Figaro

VIDÉO - Après qu'un de ses membres a déclaré que les rebelles avaient utilisé des armes chimiques, la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie affirme ne pas avoir de preuves formelles et ne pas pouvoir aboutir à cette conclusion.

Pas de preuves formelles. La Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l'ONU, a assuré lundi dans un communiqué qu'elle «n'avait pas obtenu de résultats permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit». Elle dément ainsi les propos moins équivoques d'un de ses membres, le procureur suisse Carla del Ponte.

Celle-ci a évoqué l'usage par les rebelles du gaz sarin, un agent neurotoxique extrêmement puissant et interdit par le droit international. La magistrate, ancienne procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, a déclaré se baser sur le témoignage de médecins et de plusieurs réfugiés soignés dans des pays limitrophes. «Nos enquêteurs se sont rendus dans des pays voisins pour interviewer des victimes, des médecins et du personnel médical. Selon leur rapport la semaine dernière, il existe des suspicions fortes et concrètes, mais pas encore de preuve incontestable, de l'emploi de gaz sarin, sur la base de la manière dont ces victimes ont été soignées», a-t-elle expliqué dimanche soir à la radio suisse. «Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin», a-t-elle ajouté.
«A ce jour la Commission n'est pas en mesure de commenter davantage ces allégations», indique ainsi le communiqué de la Commission d'enquête, qui publiera son prochain rapport sur les violations du droit international relatif aux droits de l'homme fin mai en vue de le présenter le 3 juin, au cours de la prochaine session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.
Les Occidentaux prudents
L'usage du gaz sarin, s'il se confirmait, pourrait marquer un tournant dans le conflit qui ensanglante le pays depuis plus de deux ans. Les puissances occidentales, États-Unis et Israël en tête, ont prévenu à plusieurs reprises que l'usage d'armes chimiques, de la part d'un camp comme de l'autre, justifierait une intervention militaire étrangère sur le sol syrien. Au-delà du retour à la paix, les Occidentaux souhaitent en effet éviter qu'un tel arsenal se retrouve entre des mains mal intentionnées.
Mais hors de question de partir au conflit dans la poudrière syrienne sans éléments incontestables. La semaine dernière, Barack Obama a affirmé que le renseignement américain détenait des preuves de l'usage de gaz sarin en Syrie. Mais le président américain souhaite «une enquête très solide» pour confirmer ces informations. «Nous ne savons pas qui a utilisé (ce gaz), où et comment. Nous ne savons pas exactement ce qu'il s'est passé», a expliqué le président américain, qui se refuse à hâter toute décision militaire. «Si nous prenons des décisions sans preuves solides, alors nous nous retrouverons peut-être dans la situation où nous ne pourrons pas mobiliser la communauté internationale pour soutenir ce que nous faisons», a-t-il ajouté dans une allusion à peine voilée à la guerre en Irak.
Accusations mutuelles
L'usage d'armes chimiques dans le conflit syrien a été évoqué pour la première fois il y a quelques mois. En mars, le camp de Bachar el-Assad avait accusé les rebelles d'avoir utilisé ce type d'arsenal lors d'une attaque dans la région d'Alep. «Les terroristes ont tiré des roquettes contenant des substances chimiques à Khan al-Assal dans la région rurale d'Alep et selon les premières informations une quinzaine de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées», écrivait alors l'agence officielle du régime syrien. Accusations appuyées par le ministre syrien de l'Information, puis par la Russie, soutien de Damas. Les rebelles avaient immédiatement répliqué en affirmant que ces armes avaient en réalité été utilisées par le pouvoir syrien. La Syrie fait partie des huit pays dans le monde qui n'ont pas ratifié la Convention de Paris de 1995 interdisant l'usage, mais aussi la mise au point et la fabrication d'armes chimiques. Ces accusations mutuelles avaient précipité la formation d'une commission d'enquête de l'ONU sur l'usage d'armes chimiques en Syrie.

 

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